Cette route, ce passage vers l'ouest du Sichuan, mérite qu'on lui dédie un article. Je pensais, à tort, qu'après la propagande du gouvernement sur le développement de l'ouest, les routes seraient bien entretenues, surtout pour une destination populaire comme Kangding. Les deux premières heures de trajet, jusqu'au péage, nourrissent cette fantaisie, le bus empruntant l'autoroute au départ de Chengdu. Après ça, l'aventure commence, entre trous, crevasses, glissements de terrain et travaux. Le trajet, censé durer 7h, durera finalement 10h, et il arrivera plusieurs fois que l'on soit arrêté pendant 45 minutes. La route est étroite, laissant juste le passage pour deux véhicules, et se rétrécissant parfois jusqu'à devoir laisser la priorité. Parfois même, elle devient chemin de terre et les ornières se font plus difficiles à éviter. L'un des tunnels sous la montagne est même toujours en construction, non goudronné et constitué uniquement de béton brut. Le chauffeur prend un malin plaisir à conduire comme il le ferait en ville, dépassant sans regarder, klaxon à l'appui, freinant au dernier moment, le tout sur une petite route de montagne. Malgré l'inconfort du trajet, la route reste magnifique et les distractions nombreuses. On y trouve à la fois des énormes camions, des motos, des vélos et des personnes à pied. Cet itinéraire étant l'une des portes d'entrée pour le Tibet, ou du moins pour l'un de ses anciens district, la population et les constructions se modifient au fur et à mesure de l'avancée. Aux maisons chinoises, blocs cubiques couverts de carrelage et au toit plat, se mêlent des maisons dont la structure est en bois, avec un toit pointu en tuiles grises et des dessins colorés autour des portes. Les paysages se modifient et deviennent plus sauvages, composés la plupart du temps de montagnes couvertes de forêts où les sapins et les bambous se côtoient. Le bus traverse des gorges où courent des torrents boueux, utilisés pour fournir de l'électricité aux alentours, et gravit la montagne à flanc de falaise pour passer les nombreux cols.
L'arrivée à Kangding est assez particulière. Au premier abord rien ne la distingue des villes chinoises classiques, mais l'accueil à la sortie de la station de bus est principalement tibétain, composé d'hommes burinés essayant d'attirer les voyageurs dans leurs taxis improvisés.
A suivre...
L'arrivée à Kangding est assez particulière. Au premier abord rien ne la distingue des villes chinoises classiques, mais l'accueil à la sortie de la station de bus est principalement tibétain, composé d'hommes burinés essayant d'attirer les voyageurs dans leurs taxis improvisés.
A suivre...